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Vegan Morgane
3 mars 2012

Les dix Stratégies de Manipulation de Noam chomsky appliquées à la question de la prise de position végétarienne.

" Le linguiste nord-américain Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les média. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l'éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu'à maintenir le public dans l'ignorance et la médiocrité. "

 

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

 

«On» a pas le temps de s’intéresser au végétarisme, «on» a des choses plus importantes à faire. Pourtant en France la moyenne journalière de consommation de TV est de 3h30 par jour... à vivre par procuration. 3h30h par jour, soit quasiment un quart de notre existence (en ôtant le temps de sommeil normé de 8h).

 

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

 

La crise du lait : les éleveurs ont besoin du soutien et de l’argent des français. Pourtant, la première cause de la mauvaise rémunération des éleveurs de vaches est le prix d’achat par les revendeurs (les supermarchés).

Proposer de fausses solutions : pour la crise de la vache folle, il ne fallait certainement pas remettre en doute notre consommation de viande, mais était présenté le fait que cette crise était nocive pour les éleveurs qui allaient perdre une grosse partie de leur revenus. On déplace le problème : la crise de la vache folle, c’était la crise économique des éleveurs et pas la maladie des vaches ; pourtant provoquée par une erreur de jugement de la part de ces éleveurs. Une autre problématique qui a bien été tue par les médias est le fait que les éleveurs faisaient une expérimentation à échelle humaine avec l’usage des farines animales.

 

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

 

C’est ainsi que l’élevage de masse a clairement été accepté après la seconde guerre mondiale, malgré son extrême ressemblance avec les camps de concentration nazis. L’élevage industriel est maintenant perçu comme une nécessité, de par sa propre existence (il «faut» bien nourrir tout le monde).

 

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

 

Comme il est nécessaire de manger de la viande, aucune alternative n’est envisageable. Un point c’est tout. C’est triste pour la vache, mais on «doit» bien manger. Il y a un refus de l’idée de végétarisme, perçu comme une anormalité, voire un comportement sectaire menant à des carences et entraînant irrémédiablement la mort.

 

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

 

http://www.youtube.com/watch?v=kODgq657Qh0

Les recettes sont simples ET originales, et le ton débilitant. C’est simple mais original, alors il n’y a pas de mal à faire dans le simple, pourquoi se casser la tête ? On se complet dans la médiocrité, puisqu’elle est applaudie par tous (dans la publicité du moins).

 

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

 

http://www.youtube.com/watch?v=L_UXtIHh3Es

http://www.youtube.com/watch?v=5uKZNBbB3os&feature=endscreen

La première pub joue sur la sensibilité du public qui le renvoie à sa propre enfance. Le goût des souvenirs joyeux (les jeux, l’innocence) s’accompagne de jambon. On subit un effet Koulechov qui fait que le sentiment de nostalgie de l’enfance se fond avec l’idée de manger du jambon. Comme un syllogisme primaire.

La deuxième publicité (pour la même marque) joue sur le mot «naturel». A cela on ajoute le slogan «le goût des choses simples», le jambon est donc un aliment simple et naturel. On joue sur la facilité à trouver cet aliment (en supermarché), sa facilité à le cuisiner (pas de cuisson) et le fait que c’est naturel. L’homme serait donc (de par ce syllogisme) fainéant par essence, ce qui en enlève le caractère honteux. Il est amusant de constater combien cette marque utilise de publicité avec des enfants pour jouer sur le caractère émotionnel. Manger de la viande est associé au fait de faire plaisir aux enfants, et nous renvoie une image idéalisée de notre propre enfance.

Le végétarisme, est lui associé à des images brutales de dénonciation (les images tournées dans les abattoirs) et entraîne donc un sentiment de mal-être chez le spectateur qui n’a pas de recul. Il associe donc le végétarisme à la violence et à la brutalité de la mort, ce qui provoque chez lui un sentiment de rejet. (C’est ainsi que des pubs comme celles de la Peta sont mieux appréciées du public mais éloignent le média du message originel qui est la souffrance animale).

 

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

 

C’est ainsi qu’on se rend compte qu’en France personne n’est au courant de la véritable provenance du lait et de la nécessité de tuer un veau pour prendre la nourriture qui lui est destinée. Le prosélytisme carné implique un usage d’euphémismes inculqués depuis la plus grande enfance, qui sont les images de ferme et d’animaux joyeux. Les images d'abattoirs sont atténuées par des croyances telles que «en France cela se passe autrement» ou bien «c’est pas comme ça de partout» (encore une fois déplacer le problème).

 

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

 

http://www.youtube.com/watch?v=PMzPMPXB5Tk

Il est amusant de se moquer de la différence, tout simplement le rejet de l’autre permet de mieux s’affirmer comme appartenant à un groupe. Le végétarien évoque le mépris de ses pairs qui se sentent attaqués dans leurs propres convictions. Il est montré du doigt, targué de «sensiblerie», on lui ôte son caractère normé et sa virilité (associé notamment à la notion de courage). Pour manger de la viande, l'omnivore se targue de barbarie, et se compare même à "cromagnon". Il est "anormal" d'éprouver du dégoût pour ses instinct primaires. 

 

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

 

Combien de fois j’ai pu entendre « les végétariens me font culpabiliser de manger de la viande » sans que la personne ne puisse se décider à arrêter ce phénomène, comme si elle n’en avait aucun contrôle. L’omnivore se complet dans la culpabilité, puisqu’il pense qu’«on ne pourra rien changer de toute façon». Il s’auto-déprécie ainsi, incapable de prendre position envers ses pairs par peur de l’ostracisme. Sa voix ne comptera pas puisqu’elle sera forcément la voix de la minorité (végétarienne) mais aussi celle des minorités abusées (les animaux). Défendre une victime, c’est associer son image à celle-ci et donc risquer de subir les mêmes formes de violence.

 

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

 

C’est tellement vrai que les gens sont incapables de remettre en question quelque chose que l’«on» présente comme bon pour eux. La publicité sait qu’il faut manger 3 laitages par jour. La TV nous dit de manger 5 fruits et légumes. Nos parents ne l’ont pas fait pourtant, mais au lieu de nous baser sur une approche scientifique par l’expérience personnelle ou par un héritage de diverses expériences, nous préférons nous en remettre à un système déshumanisé qui en acquiert des dimensions divines, et nous soumet donc à l’acceptation et à l’auto-censure ; et élimine ainsi toute idée d’une révolte.

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